Hystérectomie sub-totale : données récentes et implications pratiques - 09/03/08
X. Deffieux [1],
C. Huel [1],
M. Cosson [2],
J. Leveque [3],
K. Bonnet [1],
H. Fernandez [1]
Voir les affiliationsIntroduction. Les avantages et inconvénients respectifs des hystérectomies totale et sub-totale sont toujours l’objet de controverses. Notre étude est une revue de la littérature reprenant les études prospectives comparatives maintenant disponibles.
Résultats. L’hystérectomie sub-totale peut s’avérer nécessaire en cas d’hystérectomie techniquement difficile et, dans le cadre du traitement des prolapsus, elle permettrait de limiter le risque d’érosion vaginale en cas de mise en place d’une prothèse synthétique. En revanche, le type d’hystérectomie (totale ou sub-totale) ne semble influencer ni la qualité des rapports sexuels (fréquence des rapports, libido et sensations orgasmiques), ni l’apparition ou la persistance de troubles sexuels, anorectaux ou urinaires. La persistance de saignements génitaux est observée dans 5 à 20 % des cas après hystérectomie sub-totale. Cette complication semble pouvoir être évitée en réalisant une électro-coagulation ou une résection endocervicale préventive. Un prolapsus du col restant semble rare après hystérectomie sub-totale, au moins à 12 mois (1,5 à 2 %). Le risque de cancer du col restant est faible, et il semble que les résultats thérapeutiques sont équivalents par rapport aux femmes ayant un utérus intact.
Conclusion. Quand il existe une indication spécifique, l’hystérectomie sub-totale semble pouvoir être réalisée avec un risque très limité de complications à long terme. Quand les 2 types d’hystérectomie sont envisageables, il semble possible de laisser le choix aux patientes après leur avoir expliqué les avantages et inconvénients respectifs des deux types d’hystérectomie (totale et sub-totale). En revanche, l’hystérectomie sub-totale doit être évitée chez les femmes ayant des facteurs de risque particuliers de cancer du col, et chez celles qui ne peuvent pas être suivies régulièrement.
Subtotal hysterectomy: evolving concepts with implications for practice. |
Introduction. The advantages and drawbacks of total and sub-total hysterectomy remain a topic of debate. Our study reviews the literature concerning recent comparative and prospective studies regarding the options of total and subtotal hysterectomy.
Results. Subtotal hysterectomy may be useful in preventing severe complications when total hysterectomy is technically difficult. Furthermore, conservation of the uterine cervix may decrease vaginal erosion in genital prolapse repair when synthetic meshes are used. The type of technique does not appear to determine the persistence or development of problems related to sexual activity (frequency of intercourse, sexual desire, and achievement of orgasm). There are no apparent advantages to subtotal hysterectomy compared with total hysterectomy with respect to bowel or bladder function. Some women (5-20%) who had the subtotal procedure continued to have genital bleeding, although this can be avoided with endocervical electro-coagulation or resection. Cervical stump prolapse is uncommon (1.5-2%), 12 months after subtotal hysterectomy. The risk of carcinoma of the cervical stump is low, and treatment results are similar in both patients with carcinoma of the cervical stump and in patients with carcinoma of the intact uterus.
Conclusion. When subtotal hysterectomy is necessary, it can be performed with a low rate of long term complications. Furthermore, for women undergoing hysterectomy for benign disease, it should be reasonable to discuss advantages and drawbacks of both procedures and offer a choice. Nevertheless, sub-total hysterectomy should be avoided in populations with restricted access to screening programs for cancer of the uterine cervix.
Mots clés : Hystérectomie subtotale , Hystérectomie , Incontinence urinaire , Prolapsus génital , Dysfonctions sexuelles , Cancer sur col restant
Keywords:
Subtotal hysterectomy
,
Hysterectomy
,
Sexual dysfunctions
,
Urinary incontinence
,
Vaginal prolapse
,
Cervical strump carcinoma
Plan
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Vol 35 - N° 1
P. 10-15 - janvier 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.